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SAUDADE#33 : du 18 au 20 juin, deux appels croisés pour dire NON

SAUDADE 33 deux appels pour dire non

Il y a des dates qui résonnent plus que d’autres.

Le 18 juin 1940. Un Général lançait depuis Londres son célèbre appel à refuser l’abdication, à refuser l’abandon. À refuser, surtout, l’indifférence.

Et voici que vient, deux jours plus tard, le 20 juin : la journée mondiale des réfugiés. Deux dates. Deux appels. Deux devoirs de mémoire.

Et pourtant… Ce qui se joue sous nos yeux est insupportable. Alors qu’un peuple entier est enseveli sous les bombes, que les couloirs humanitaires deviennent des tranchées de paperasse, que des enfants meurent faute de visas.

À Gaza, un génocide se déroule en direct. Pas de recul juridique ou historique ici : les chiffres, les visages, les noms sont là. Et pourtant…

Loin des discours et des promesses, ce qui est à l’œuvre ici est d’une désolation glaçante. Tandis que certains osent encore parler de « saturation » ou de « gestion rigoureuse de la migration », des familles entières s’éteignent, alors que quelques membres ont pourtant trouvé refuge en Belgique. Ils supplient l’État de permettre à leurs proches de les rejoindre. Mais l’État reste sourd. Mieux : il s’acharne.

Il faut le dire sans détour : ce refus obstiné, cette froideur administrative, ce cynisme diplomatique font de notre pays un complice. Pas par les armes. Mais par l’inaction. Par l’indifférence. Par le refus de reconnaître, d’accueillir. La neutralité n’est pas la paix !

Où est passée cette Europe des droits humains ? Où est passé ce courage politique qui, en d’autres temps, avait permis d’ouvrir nos portes aux exilés chiliens, syriens, afghans, Ukrainiens ?

A l’instar du CIRE, nous rappelons que derrière chaque visa refusé, chaque silence ministériel, chaque courrier sans réponse, il y a une vie suspendue, une famille brisée, un espoir détruit.

Nous appelons, en ce mois de juin, à un sursaut de conscience. À ne pas céder à la facilité du repli. À ne pas tolérer, sous prétexte de complexité géopolitique, l’inacceptable humanitaire. Nous appelons nos amis, nos élus, nos juristes, nos voisins, à refuser l’indifférence.

Fabrice CIACCIA, Directeur du CRI Charleroi

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