L'actu du Centre de Doc

Mémorandum du CIRE : élections régionales et communautaires 2014

S’il est une question qui s’est régulièrement invitée dans le débat politique et dans les médias pendant cette législature, c’est bien celle de l’intégration des populations étrangères. Cette intégration est effectivement un enjeu de taille au vu de l’ampleur de la présence des personnes étrangères récemment arrivées sur le territoire – plus particulièrement à Bruxelles et dans les autres grandes villes wallonnes – mais aussi des personnes d’origine étrangère n’ayant pas encore trouvé d’intégration satisfaisante sur le territoire notamment parce que la mesure de ce qu’il fallait mettre en place pour leur assurer plus d’égalité d’accès aux droits et de participation effective à notre société n’a pas été prise.

C’est également le constat qui ressort clairement du MIPEX1, qui classe la Belgique en 17ème position sur l’indicateur « accès au marché du travail ».

Par souci d’égalité ou, plus pragmatiquement, de cohésion sociale et de participation socio-économique, une priorité doit donc être accordée à la mise en place / au renfort / à la transformation de politiques destinées à soutenir l’intégration.

À la veille des importantes réformes institutionnelles et du transfert de nombreuses compétences qui se préparent, cette question doit certainement être mise au coeur des préoccupations politiques.

Mais produire plus d’« intégration » ne dépend pas que des programmes de cohésion sociale financés par les Régions et Communautés. Les fondements reposent largement sur leur capacité à mettre en place au minimum les conditions de la réussite scolaire des jeunes d’origine étrangère / étrangers et les conditions de leur participation plus large au marché de l’emploi.

Si rien n’est fait de significatif dans ces domaines, alors l’exclusion, la rancoeur et la non-participation se développent et les programmes de cohésion sociale peuvent juste tenter de gérer les fortes tensions sociales que cela génère inévitablement.

Encore un mot sur le contexte actuel : nous avons beaucoup plaidé pour la mise en place d’une « politique d’accueil des primo-arrivants » et nous réjouissons qu’elle soit en train de se mettre en place concrètement en Région de Bruxelles-Capitale et en Région wallonne. Si elle est menée de façon ambitieuse et positive, elle peut soutenir et favoriser l’intégration des nouveaux arrivants. Mais à ce jour, une série d’éléments nous inquiètent…

Constats côté wallon :

Le projet de décret relatif à l’intégration des personnes primo-arrivantes remplaçant le livre II du Code wallon de l’action sociale et de la santé devrait prochainement passer en deuxième lecture au Gouvernement wallon tout comme son arrêté d’exécution en première lecture. Ce projet englobe une série de propositions dont celle du parcours d’accueil des primo-arrivants.

Selon ce projet de décret, les personnes concernées se verraient obligées de s’inscrire au module d’accueil dispensé par les centres régionaux d’intégration dans les trois mois de leur inscription à la commune.

Une sanction de 50 à 2500 euros serait prévue en cas de non respect de cette obligation.

Le dispositif prévu dans ce décret s’inscrit dans une logique qui semble reposer sur des contrôles et des sanctions administratives mais les aspects qui nous paraissent fondamentaux ayant trait à l’autonomie des primo-arrivants et à la dynamique d’éducation permanente ne semblent, eux, pas garantis.

Par ailleurs, nous attirons l’attention sur les différences d’approche des parcours d’intégration wallon et bruxellois (avec ou sans obligation), différences d’approche qui pourraient se révéler problématiques pour de nombreux résidents étrangers qui changeraient de domicile.

Source : www.cire.be

 

Mémorandum CIRE régionales bVersion PDF

20 pages

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