On ne change pas la société seul dans son coin

Le volume de ce rapport annuel augmente d’année en année. Mais cela signifie-t-il que l’impact de la Fondation Roi Baudouin augmente lui aussi? Nous le pensons, car la croissance des pages reflète celle de la Fondation elle-même, due surtout à l’augmentation du nombre de Fonds actifs qu’elle gère.

Illustration de cette évolution : le capital de ces Fonds a atteint 244 millions d’euros en 2012, contre 189 millions en 2011. Ces Fonds travaillent tous sur des thématiques définies par les donateurs.
Ainsi, en quelques années, l’identité de la Fondation a évolué de manière remarquable.

Aujourd’hui, nous sommes devenus la plateforme de philanthropie numéro un en Belgique. C’est un lieu où des donateurs aux profils très variés peuvent atteindre efficacement leurs objectifs, au profit de bonnes causes.

Cependant, on ne change pas la société seul, isolé dans son coin. Nous ne sommes qu’un acteur parmi d’autres, qui ouvre la voie sur des terrains très divers.

Venons-en maintenant à la vie associative, à laquelle la Fondation contribue largement. L’an dernier, elle a ainsi soutenu pas moins de 1.431 associations.

Il est clair que la santé du secteur associatif nous tient profondément à cœur. En effet, les associations, dans leur fonctionnement, ne garantissent pas seulement le pluralisme essentiel à notre société. Elles sont aussi, très souvent, des prestataires de services importants. Et cela, tant pour les pouvoirs publics que pour la vie sociale en général.

C’est notamment le cas dans des domaines comme la lutte contre la pauvreté ou la santé, pour ne citer que deux exemples. C’est pourquoi, en créant l’Observatoire de la vie associative, la Fondation montre clairement sa volonté de suivre ce secteur de près et d’informer les décideurs sur son état de santé.Par ailleurs, elle répond aussi à une demande croissante de transparence, exprimée par la société envers le monde associatif. Lancé l’an dernier, l’Observatoire regroupe ainsi divers instruments et initiatives. Ceux-ci visent principalement à collecter des données et à les rendre accessibles au public.

Par exemple, chaque année, l’Observatoire mène une enquête sur la situation financière des organisations en Belgique. Cette évolution de leurs finances constitue un indicateur clé de leur santé. En effet, connaître l’état de leurs ressources et les attentes du secteur fournit des informations précieuses. Le site internet philanthropie.be, autre composante de l’Observatoire, offre quant à lui des données sur plus de 2.200 ASBL.

Obligées de remettre leur bilan à la Banque nationale, ces associations choisissent aussi la transparence en partageant ces informations sur le site.

Ainsi, les personnes intéressées y trouvent non seulement un état des lieux financier de ces organisations, mais aussi des renseignements sur leurs objectifs et leur personnel.

Dans ce contexte, le climat économique et budgétaire difficile exerce une forte pression sur notre société. Cela se traduit notamment par une hausse du chômage et de la pauvreté. Le monde associatif ressent aussi cette pression. Or, la nature positive et sociale de ses missions ne doit pas empêcher une analyse lucide de sa situation.

Dès lors, les associations doivent examiner leurs sources de financement. Parfois, elles doivent envisager de fusionner, voire, dans certains cas, se dissoudre de leur propre initiative. En parallèle, on voit apparaître de nouveaux modèles, dits “hybrides”, comme dans le secteur des sans-abri.

L’histoire du Domuspand à Anvers en est d’ailleurs une belle illustration.

Luc Tayart de Borms

Administrateur délégué