Un outil pour lutter contre la gentrification
J’y suis, j’y reste ! est un jeu coopératif sur la gentrification. Il est le fruit d’un partenariat entre la Maison de Quartier Bonnevie, le Bral, le Centre de Rénovation Urbaine, Inter-Environnement Bruxelles et Cultures&Santé. Cet outil nous amène à réfléchir à ce qui fait que les prix augmentent et pourquoi certains quartiers sont plus ciblés par des politiques de transformations. Il remet notamment en cause la réponse simpliste de la loi de l’offre et de la demande.
« On paie le loyer et on n’a plus d’argent pour manger »
« Nous vivons à 9 dans un appartement de 2 chambres, c’est trop petit ! »

Ces phrases témoignent de situations devenues bien trop ordinaires dans nos villes aujourd’hui. Au détour d’une conversation, dans un comité de quartier, durant un atelier d’apprentissage du français ou un accompagnement social, ces phrases donnent à voir l’ampleur de ce qu’on appelle la « crise du logement ». On pourrait donc légitimement se demander pourquoi ne construit-on pas plus de logements s’il n’y en n’a pas assez pour tout le monde ? Si on construisait plus de logements, ils seraient moins chers selon la loi de l’offre et de la demande. Mais si on entend souvent les politiques nous expliquer, sur les plateaux de télé ou à la radio, que de nouvelles constructions sont en cours, les loyers ne baissent pas et nos élu∙es ne précisent jamais le type de logements en construction et à qui ils sont destinés. La crise du logement est en fait une crise du logement abordable, c’est-à-dire, salubre et accessible financièrement. Aujourd’hui, on peut trouver l’un ou l’autre mais rarement les deux en même temps. Il y a de nombreuses explications derrière cette crise mais un facteur important et commun à de nombreuses villes dans le monde est celui de la gentrification.
À travers cet outil, nous, la Maison de Quartier Bonnevie, le Bral, Inter-Environnement Bruxelles (IEB), le Centre de Rénovation Urbaine (CRU) et Cultures&Santé, avons voulu mettre en lumière certains mécanismes qui produisent, dans les quartiers populaires, une hausse des loyers, un changement de commerces et un remplacement de la population. Les multiples supports de l’outil permettront d’insuffler une réflexion collective afin de pouvoir contrer les discours de la fameuse loi de l’offre et de la demande et le mépris de classe qui accompagnent de nombreux projets urbanistiques.
Cet outil propose de vous mettre dans la peau de locataires d’un quartier populaire et de lutter ensemble contre des grands projets qui font augmenter les loyers.
Êtes-vous prêt·es à résister ?!
Source : Cultures & Santé
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