Le 21 septembre, c’est la Journée internationale de la Paix.

Mais qu’est-ce que la paix, au fond ? Sans justice, qu’est-ce que la paix ? Les inégalités économiques, les discriminations systémiques, les frontières qui se ferment au visage des exilé·e·s : tout cela blesse la paix.
À Charleroi, en Belgique, en Europe, nous vivons dans des sociétés où le mot « paix » résonne souvent comme un acquis. Pourtant, les conflits sont là. Ils se glissent dans les regards méfiants portés sur les personnes migrantes, dans les politiques qui criminalisent l’accueil, dans les barrières administratives qui transforment des femmes, des hommes et des enfants en « dossiers » à trier. La paix véritable ne se limite pas à éteindre les fusils.
La paix, c’est reconnaître dans chaque parcours migratoire une histoire de courage et de dignité. C’est comprendre que les personnes qui traversent mers et déserts ne fuient pas par choix, mais parce qu’on leur a volé la paix chez elles.
Comment ne pas rappeler, à cette date, le nom de Semira Adamu ? Cette jeune femme nigériane est morte le 22 septembre 1998, étouffée lors de son expulsion forcée depuis la Belgique. Elle avait fui les violences et cherchait simplement un avenir en sécurité. Sa mort, si proche du jour que l’on consacre à la paix, reste une blessure vive dans notre mémoire collective.
Sa mort nous rappelle que quand la justice migratoire est bafouée, la paix est assassinée.
Car la justice migratoire, c’est offrir davantage qu’un asile temporaire : c’est construire des ponts plutôt que des murs, et donner une place à chacun·e dans la communauté humaine.
Le 21 septembre ne doit pas être un rituel figé, mais un rappel vibrant : il n’y aura pas de paix durable sans justice sociale, sans égalité, sans solidarité concrète avec celles et ceux qui sont encore perçus comme « étrangers ».
La paix se cultive dans nos choix quotidiens, dans notre façon d’accueillir, de partager et de refuser l’indifférence.
Alors, en cette Journée internationale de la Paix, posons-nous une question simple : quelle paix voulons-nous construire ? Une paix silencieuse, qui tolère l’injustice, ou une paix vivante, qui ose défendre chaque être humain, où qu’il soit né ?
La réponse appartient à chacune et chacun d’entre nous.
Fabrice CIACCIA, Directeur du CRI Charleroi
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