
Petit, lorsqu’on me parlait de l’Armistice, on évoquait surtout les tranchées et les Poilus. L’expression « Poilu » m’intriguait d’ailleurs tout particulièrement. Qu’étaient-ils ? Des sortes de monstres qui hantaient les tranchées ? Depuis évidemment, j’ai beaucoup appris sur la Première Guerre mondiale et sur ses implications multiples. C’est au cours d’une discussion sur le sujet avec l’un de mes collaborateurs que nous est venue l’idée de vous parler de ceci…
À l’occasion de l’Armistice (11 novembre), nous voulions donc revenir sur un aspect méconnu de l’histoire de notre pays : les Belges sur les chemins de l’exil. Ils sont effectivement près d’un million à avoir fui les atrocités allemandes durant la Première Guerre mondiale. Quittant la Belgique, ces Belges ont tenté de rejoindre qui l’Angleterre, qui la France, qui la Hollande.
Tous de nos pas arrivés à bon port. Des familles ont été séparées, des vies et des destins ont évidemment été brisés. Sur place, certains ont été accueillis avec bienveillance, d’autres ont eu à souffrir de la méfiance des locaux.
Une partie des réfugiés belges travaillait dans les usines étrangères où ils fournissaient une main d’œuvre bon marché. D’autres ont préféré (et réussi) à lancer leurs propres activités. Mais quid du retour au pays ? Rentrer ? Rester ?
Tout ceci ne peut manquer d’évoquer le sort des migrants d’aujourd’hui. Ceux qui, de la même manière que nos aïeux, fuient la violence et/ou la misère. Comment les accueillir ? Avec méfiance ou à bras ouverts ? Comment les percevoir ? Comme des héros ou comme des lâches ?
Bien évidemment, au CRIC, nous travaillons pour un meilleur accueil des migrants via de la mise en contact, des formations, de l’aide, des conseils. Mais une partie de notre tâche consiste aussi à sensibiliser, à éveiller les consciences de nos contemporains sur les enjeux et les vérités de la migration. Cette date de célébration de l’Armistice nous semblait propice à cette remise en question. Nous aussi, Belges, avons été des migrants ! Et si cela devait se reproduire ? Ce qui n’est pas à exclure au vu des tensions géopolitiques et des bouleversements climatiques. Comment aimerions nous être traités ?
Gardons cela en tête, étudions un peu l’histoire et réfléchissons à cette petite phrase qui dit : ne fais pas à l’autre ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse….
– Fabrice CIACCIA, directeur du CRIC
Note
SAUDADE est le terme choisi par notre directeur pour remplacer celui de « billet d’humeur ». La définition officielle de saudade est : « Sentiment mélancolique mêlé de rêverie et d’un désir de bonheur imprécis ». Ceci lui semble plus approprié pour parler, à sa manière, des différents sujets qu’il souhaite aborder, pour transmettre les émotions personnelles qu’il veut faire passer. Comme une aquarelle d’Hugo Pratt, dit-il.
Liens
- Un article de la RTBF : https://bit.ly/3Ej7ozM
- Une bonne chanson à écouter : https://youtu.be/ERYY8GJ-i0I
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