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Vernissage asbl AROBE en photos

 

C’est officiel depuis peu : la communauté roumaine dispose désormais de son association représentative dans la région de Charleroi. Elle se nomme AROBE pour Association des Roumains en Belgique et est basée à Marchienne-au-Pont en banlieue carolo. Et, pour offrir un premier éclairage à ceux dont elle se veut le porte-drapeau, AROBE organise jusqu’au 28 avril, une exposition rétrospective associant personnalités marquantes et membres symboliques actuels des Roumains de Belgique et du monde, dans les locaux du CRIC (Centre Régional d’Intégration de Charleroi).

L’asbl AROBE a officiellement été portée sur les fonts baptismaux en octobre 2016, mais c’est aujourd’hui qu’elle opère sa première réelle apparition publique. À son origine, on retrouve Anca Pappa, une dynamique quadragénaire sur le point d’obtenir son diplôme d’assistante sociale. « Je trouvais, explique-t-elle, qu’il y avait beaucoup d’organismes s’occupant des migrants originaires de pays en guerre comme la Syrie et l’Afghanistan, mais très peu se préoccupant du sort des personnes en provenance des pays de l’Est comme la Roumanie. Étant moi-même d’origine roumaine, j’ai entrepris de combler cette lacune. » C’est ainsi qu’AROBE a vu le jour.

Une communauté bien présente

La communauté de nationalité roumaine a connu une nette extension, au cours des dernières années, notamment dans la région de Charleroi. Cantonnée à 570 personnes en 2009 dans la seule ville de Charleroi, elle est passée à 974 unités en 2011, pour progresser à 1623 ressortissants au 1er janvier 2015 (dernier chiffre officiel disponible). Pour l’ensemble de l’arrondissement de Charleroi, elle s’étend même à 2299 personnes à la même date de 2015.

Dans ce contexte d’une présence croissante de la communauté roumaine, AROBE s’est assigné une quintuple mission. La première est d’assurer l’accompagnement à l’intégration des personnes étrangères et d’origine étrangère, spécialement d’origine roumaine. La deuxième est de créer des bureaux d’accueil et d’accompagnement sociojuridique pour accompagner et orienter les personnes, ainsi que pour les informer et les aider à comprendre la législation et les démarches administratives et juridiques. La troisième mission est de développer des formations dans des domaines comme l’intégration à la citoyenneté, l’alphabétisation, etc. La quatrième est d’identifier les problématiques rencontrées par le secteur de l’intégration. Et, enfin, la cinquième est la promotion de la participation sociale, économique, culturelle et politique des personnes étrangères, en particulier d’origine roumaine.

Pour l’instant, l’offre de service d’AROBE comprend deux volets. Le premier est assuré par un juriste qui propose une permanence juridique (le vendredi matin, de 8 à 12h) au cours de laquelle il apporte un éclairage sur une série de matières relatives au séjour, au travail, etc. Le deuxième est offert par une psychologue clinicienne qui vient en aide aux familles, aux couples et aux personnes sur des thématiques comme les difficultés psychologiques, la violence conjugale, etc. « Il s’agit essentiellement d’un travail de première ligne, commente Anca Pappa. On veut d’abord assurer un accompagnement des personnes et des familles sur la voie de l’intégration, mais on vise aussi l’ouverture de projets de lutte contre les discriminations. À ce niveau, on a pour objectif de réunir plusieurs associations de différentes nationalités afin de réaliser un outil visuel commun présentant le bénéfice de tous leurs migrants pour le pays d’accueil. »

Des célébrités aux anonymes

Pour marquer son apparition sur la scène publique, AROBE propose une exposition de quelques jours, installée dans les locaux du CRIC qui l’a accueillie à bras ouverts. Intitulée « Merci à vous ! » (appellation à double sens jumelant merci à vous les migrants et merci à vous les citoyens du pays d’accueil), cette exposition reprend en vingt-deux panneaux des grandes personnalités roumaines ou d’origine roumaine, en rappelant brièvement leur carrière ou leur apport à leur discipline (scientifique, artistique, culturelle, industrielle, etc.), et quelques personnes qui, dans la discrétion voire dans l’anonymat, apportent leur savoir et leur savoir-faire au fonctionnement de leur société d’accueil belge.

Dans la première catégorie, celle des personnalités, s’égrainent des noms familiers pour le grand public… ou connus uniquement des initiés. Dans plusieurs panneaux gracieusement prêtés par le Musée National d’Histoire de Roumanie, on voit ainsi défiler des personnalités comme Victor Babes (auteur du premier traité de bactériologie), George Emil Palade (Prix Nobel de médecine en 1974… en compagnie des Belges Albert Claude et Christian de Duve) , Henri Coanda (pionnier de l’aviation mondiale et du moteur à réaction), mais aussi les femmes de lettres Marthe Bibesco et Anne de Noailles (née Bibesco Bassaraba de Brancovan), le philosophe et écrivain Emil Cioran, la violoniste Lola Bobesco, et la gymnaste Nadia Comaneci, figure mythique de la gymnastique mondiale, triple médaillée d’or des Jeux Olympiques de Montréal en 1976.

Du côté des figures actuelles de la communauté roumaine de Belgique, ils se prénomment Ramurel, Adrian, Cecilia, Mihaela ou Selena et ils évoluent dans l’univers de la médecine, de la mode, des soins aux personnes ou du coaching socio-culturel. En les découvrant sur les clichés, surpris dans leur quotidien, on ne peut que reprendre le titre de l’exposition : merci à vous !

Dominique Watrin

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