D’une guerre à une autre… Voilà quelques jours, je suis tombé sur cette publication du journal Haaretz qui selon des sources militaires évoquait le recours à des « demandeurs d’asile pour contribuer à l’effort de guerre à Gaza ». Ceux-ci obtiendraient en échange de leur « enrôlement » un statut de résidence en Israël.

J’ai voulu en savoir davantage et c’est là que j’ai découvert que depuis plusieurs années, cette situation troublante s’était développée en Israël. En effet, des demandeurs d’asile africains, principalement originaires d’Érythrée et du Soudan, sont recrutés pour participer à des opérations militaires, en particulier à Gaza.

Ces individus, venus chercher refuge après avoir fui des guerres, des persécutions et des régimes autoritaires, se retrouvent dans des situations précaires à leur arrivée en Israël.

En dépit des promesses de protection, beaucoup se voient proposer cette alternative : être incarcérés dans des centres de rétention ou accepter des missions dangereuses en zone de conflit.

Sous la menace d’expulsion ou de détention prolongée, certains sont poussés à rejoindre les forces israéliennes pour des actions extrêmement risquées, notamment en tant qu’éclaireurs ou dans des unités spécialisées intervenant à Gaza.

Ce recours à des demandeurs d’asile pour des missions périlleuses suscite des inquiétudes majeures concernant le respect des Droits Humains. En plus de faire face à un avenir incertain en tant que réfugiés, ces hommes et femmes se retrouvent engagés dans des conflits qui mettent leur vie en jeu, tout en étant privés de la reconnaissance et des protections légales qu’ils devraient recevoir en tant que civils vulnérables.

Ce phénomène s’inscrit dans un contexte plus large où la politique israélienne envers les demandeurs d’asile est critiquée par plusieurs organisations internationales pour son manque d’humanité.

Le pays a été accusé de ne pas respecter ses obligations en matière de droit d’asile, laissant des milliers de personnes dans une situation de marginalisation et d’exploitation. L’utilisation de ces demandeurs d’asile dans des missions militaires représente une exploitation honteuse de leur vulnérabilité et une violation flagrante des principes de « protection internationale » auxquels ils devraient pouvoir prétendre. En cherchant la sécurité, ils se retrouvent plongés dans un cycle de guerre permanente, sans véritable issue ni perspective d’intégration ou de régularisation.

– Fabrice Ciaccia, Directeur du CRIC