Le 23 mai 2019, le CRIC propose le documentaire « Chez Jolie Coiffure » de Rosine Mbakam, un film qui donne une voix aux femmes migrantes. Aujourd’hui, la réalisatrice et plusieurs organisations se mobilisent pour empêcher l’expulsion de l’actrice principale du film : Sabine Amiyeme.
Sabine Amiyeme est arrivée en Belgique il y a 13 ans après un parcours migratoire traumatisant. Elle a réussi à reconstruire sa vie. Elle a créé son entreprise, mis des gens à l’emploi et tissé un réseau social solide. Pourtant, comme des milliers de personnes sans papiers en Belgique, elle n’a jamais obtenu la régularisation de son séjour.
Arrêtée à Liège le 2 octobre, elle a résisté à une première tentative d’expulsion vers le Cameroun, où elle n’a plus de repères. L’Office des étrangers peut à tout moment décider d’une nouvelle expulsion.
POURQUOI NOUS NOUS OPPOSONS À SON EXPULSION ?
Expulser Sabine vers le Cameroun constituerait une violation des droits humains, car cela mettrait sa sécurité en danger et irait à l’encontre du principe de non-refoulement.
La Belgique a l’obligation de protéger sa vie et sa dignité, conformément aux conventions internationales. Au-delà de son statut migratoire, Sabine est également une artiste qui donne voix aux femmes marginalisées. Son expulsion interromprait son travail artistique, privant ainsi la Belgique d’une contribution culturelle précieuse et portant atteinte à la liberté d’expression artistique.
À travers son rôle dans « Jolie Coiffure », elle reflète la réalité de nombreux migrants en Belgique. En refusant de régulariser Sabine, le pays lui nie la possibilité de s’intégrer et de contribuer à sa diversité culturelle. De plus, une expulsion ne marquerait pas seulement la fin de son séjour, mais la couperait aussi de son réseau social et professionnel, exacerbant ainsi ses traumatismes.
Le cas de Sabine illustre la nécessité d’une approche plus humaine des politiques migratoires. La Belgique devrait reconnaître son apport à la société et éviter de la réduire à un simple dossier administratif.
Expulser Sabine enverrait un signal contraire aux valeurs d’inclusion et de diversité que le pays prétend défendre. Sa régularisation serait l’occasion pour la Belgique de montrer qu’elle peut conjuguer le respect des lois avec l’humanité.
Sabine n’est pas seulement un cas administratif. Son expulsion représenterait une immense perte. La régulariser permettrait à la Belgique de réaffirmer son engagement envers les droits humains, l’art et l’inclusion.
NON À L’EXPULSION DE SABINE
– Fabrice CIACCIA, directeur du CRIC
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