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Italiens de Belgique

Agenda interculturel n° 333 – novembre 2016 : ITALIENS DE BELGIQUE

Les commémorations des accords italo-belges de 1946 et de la catastrophe de Marcinelle de 1956, pour autant qu’elles évitent de devenir des fêtes ou des célébrations nostalgiques, ont des vertus pédagogiques tant pour les descendants des immigrés que pour les nouveaux migrants et la population dans son ensemble. Elles permettent d’inscrire l’histoire, le présent et le futur des migrations dans l’histoire, le présent et le futur de la Belgique et de l’Europe. Elles deviennent ainsi des antidotes contre les replis nationalistes et le racisme.

En cette année de commémoration des accords italo-belges de 1946 et de la catastrophe de Marcinelle de 1956, deux événements, parmi les nombreuses manifestations, ont retenu mon attention par leur originalité, leur ton positif mais réaliste, leur ouverture et leur sincérité. La première a eu lieu au Théâtre de Liège le 23 juin dernier à l’initiative de cette institution et de l’association L’Aquilone. Cette soirée multidisciplinaire (cinéma, théâtre, musique et chansons, lectures, interviews, etc.) a retracé l’histoire de l’immigration italienne en Belgique de 1946 à nos jours, nous faisant passer des larmes aux sourires dans un hommage appuyé à toutes celles et ceux qui ont fait cette tranche d’histoire industrielle. Le second a eu lieu au musée Bellevue de Bruxelles à l’initiative du Foyer de Molenbeek qui avait décidé de mettre à l’honneur des « Italiens en vue » de toute la Belgique, sans prétention ni chichis et dans une ambiance ludique.
Ces deux événements dans lesquels j’ai été heureux de jouer un rôle actif m’ont inspiré quelques réflexions sur le sens de telles commémorations dans le champ des migrations.
Les commémorations, pour autant qu’elles évitent de devenir des fêtes ou des célébrations nostalgiques, ont des vertus pédagogiques tant pour les descendants des immigrés que pour les nouveaux migrants, et plus encore pour la population dans son ensemble. De telles commémorations aident à faire vaciller des mythes, dont celui de la success story de l’immigration italienne.
A ces mêmes conditions, les commémorations peuvent être des moments de partage d’expériences et d’émotions utiles pour la construction d’une citoyenneté partagée au delà des appartenances ethniques, nationales ou religieuses
De telles commémorations permettent d’inscrire l’histoire, le présent et le futur des migrations dans l’histoire, le présent et le futur de la Belgique et de l’Europe. Elles deviennent alors des antidotes contre les replis nationalistes et le racisme.
A mille lieues des replis communautaristes, ces commémorations se sont révélées être des exercices de la démocratie multiculturelle que l’actualité semble trop souvent condamner. Comme disent les jeunes: RESPECT !

Marco Martiniello

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Source : Centre Bruxellois d’Action Interculturelle

 

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