L'actu du Centre de Doc

Exclusion et santé mentale

L’œuf ou la poule ?

Comme l’a révélé l’Enquête de Santé 2013 de l’Institut Scientifique de Santé Publique, en Belgique, une personne sur trois âgée de 15 ans et plus présente des difficultés psychologiques – stress, anxiété, dépression, troubles du sommeil… – discrètement regroupées sous l’intitulé fourre-tout de ‘mal-être’. Et ce mal-être semble augmenter au fil du temps : de 26% en 2008, il est passé à 32% en 2013. De plus, le pourcentage de la population avec une psychopathologie nécessitant une prise en charge professionnelle est également en augmentation : 20% en Wallonie, 16% en Flandre et… 28% chez les personnes de milieux défavorisés.

Pour expliquer ces pourcentages, les spécialistes dénoncent les (dys)fonctionnements de nos sociétés. L’injonction à la performance, la pression à la réussite, le poids des assignations sociales, la peur de ‘manquer les rendez-vous de la vie’, l’usure et le découragement fragilisent la santé mentale. Quant au lien entre exclusion sociale et santé mentale, il s’explique évidemment par la précarité elle-même, un des effets majeurs d’un appauvrissement durable étant, selon les services sociaux, la dégradation de la santé mentale par usure des forces vitales. Mais, il renvoie aussi aux multiples failles et ‘fractures’ des liens sociaux. Ces dernières étant souvent reliées à d’autres problématiques comme le sans-abrisme, l’errance ou les toxicomanies, inséparables de la précarisation et de l’exclusion.
Les troubles psychiques constituent donc, en Belgique, une réalité incontournable. S’ils n’épargnent aucune catégorie de la population, il ne fait aucun doute que certains mènent à l’exclusion sociale et que l’exclusion sociale elle-même peut entraîner des troubles psychiques. Ces troubles sont-ils correctement pris en charge ou le ‘treatment gap’ dénoncé par l’OMS existe-t-il aussi chez nous ? Autrement dit, toutes les personnes dont l’état de santé mentale exige une intervention professionnelle reçoivent-elles le traitement adapté à leurs besoins, même si elles appartiennent à un milieu défavorisé, ou bien sommes-nous loin du compte ? Et, si le bilan est négatif, comment l’améliorer?
Autant de questions sur lesquelles se sont penchés les professionnels de la santé mentale et de l’aide sociale réunis par la Fondation Roi Baudouin en tables-rondes.
En Belgique, les troubles psychiques constituent une réalité incontournable. S’ils n’épargnent aucune catégorie de la population, il ne fait aucun doute que certains mènent à l’exclusion sociale et que l’exclusion sociale elle-même peut entraîner des troubles psychiques.

Ces troubles sont-ils correctement pris en charge ou le ‘treatment gap’ dénoncé par l’Organisation Mondiale de la Santé existe-t-il aussi chez nous ? Autrement dit, toutes les personnes dont l’état de santé mentale exige une intervention professionnelle reçoivent-elles le traitement adapté à leurs besoins, même si elles appartiennent à un milieu défavorisé, ou bien sommes-nous loin du compte ? Et, si le bilan est négatif, comment l’améliorer ?

Autant de questions sur lesquelles se sont penchés les professionnels de la santé mentale et de l’aide sociale réunis par la Fondation Roi Baudouin lors de tables rondes. Ce document constitue la synthèse d’une démarche de consultation des professionnels de la santé mentale et du social des deux communautés du pays.
Synthèse réalisée à partir des rapports suivants :
E. Nicolas, P. Jamoulle, S. Mesturini, L. Van Huffel, Développement durable en santé mentale : la clinique du lien face à l’exclusion sociale, CeRIS – UMons, 2015
E. Meys, K. Hermans, C. Van Audenhove, Geestelijke gezondheidszorg en uitsluiting, Lucas – KU Leuven, 2015

Pour en savoir plus…

FRB - santé mentale exclusion [800x600]

Source : Fondation Roi Baudouin

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