Initiatives locales

Hommage aux victimes de la catastrophe de Soma – Turquie

Marcinelle 1956, Soma 2014

Mêmes causes, mêmes conséquences désastreuses : 226 morts, 284 morts….

La nouvelle de la catastrophe minière de Soma ce 13 mai rappelle à tous que la sécurité au travail dans les mines est plus que jamais d’actualité. Que ce soit en Turquie, en Ukraine, en Chine, en Afrique du Sud ou en Bolivie, le métier de mineur reste pénible, insalubre et dangereux, pour la plupart de ces hommes, parfois des adolescents, obligés d’accepter des conditions de travail difficiles voire inhumaines pour gagner leur vie ! Mais pas pour la perdre !

Au Bois du Cazier, nous avons été troublés par les similarités entre les deux accidents. Ce sont deux incendies qui entraînent une intoxication au monoxyde de carbone de la plupart des victimes. Apparemment, les mineurs turcs ne sont pas équipés de masque auto-sauveteur qui donne une autonomie d’une bonne heure dans cet air vicié. Masques rendus obligatoires en Belgique au lendemain de la catastrophe de Marcinelle.

Autre similitude, les mines turques ont la triste réputation d’être dangereuses et meurtrières comme l’étaient certaines mines wallonnes dans l’après-guerre quand les travailleurs belges ne voulaient plus descendre au fond et furent remplacés principalement par les Italiens.

Il y a deux mois, une inspection n’avait signalé aucune infraction aux règles de sécurité à Soma. Mais comme en Belgique à l’époque, la législation du travail est-elle complète ?

Enfin l’appât du gain : Comme au Bois du Cazier en 1956, pour les actionnaires : 1 franc pour la sécurité au travail, c’est 1 franc en moins pour les dividendes ! Pour paraphraser le témoignage d’un sauveteur de Marcinelle, ce qui est important dans la mine : c’est le charbon extrait, pas les hommes !

Ce qui est le plus frappant encore, ce sont les mêmes émotions ressenties à travers les photos et les images : l’attente insoutenable des femmes devant les mêmes grilles, les corps remontés par presque le même escalier et le même héroïsme inlassable des sauveteurs.

L’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco du Bois du Cazier, l’un des Sites miniers majeurs de Wallonie, dépasse de loin la reconnaissance des lieux pour leur architecture ou leurs techniques, elle est la reconnaissance d’un métier, de ses dangers et de ses solidarités bien au-delà des frontières dont Marcinelle reste bien le symbole.

C’est pourquoi nous sommes réunis aujourd’hui pour cette cérémonie d’hommage.

Intervention de Jean-Louis Delaet
Directeur du Bois du Cazier, le 16 mai 2014

L’histoire se répète. La mine continue à tuer. De tristes similitudes qui nous rappellent la Tragédie du 8 août 1956 : le combat pour la sécurité au travail est toujours d’actualité.

Le Bois du Cazier et les associations d’anciens mineurs rejoignent la douleur des familles des victimes de Soma en leur rendant hommage ce vendredi 16 mai à 15h au Bois du Cazier en présence de Son Excellence Monsieur Hakan OLCAY, Ambassadeur de Turquie en Belgique et de représentants de la Communauté turque de Belgique.

 

Le vendredi 16 mai, une foule émue a accompagné l’ambassadeur de Turquie Hakan Olcay et les membres de la communauté turque au cours d’une solennelle et émouvante cérémonie d’hommage. Le bourgmestre de Charleroi Paul Magnette, les échevins de Charleroi et le président du Bois du Cazier Jean-Claude Van Cauwenbergh étaient présents, tout comme les bourgmestres de Farciennes, Fleurus, Tamines et bien d’autres personnalités politiques régionales. L’Association des Anciens Mineurs de Wallonie et les ACLI y étaient aussi représentés. Un long moment de recueillement émouvant était partagé par toute l’assemblée.
Une vive émotion

Quoi qu’il en soit, l’émotion submerge la foule lors de la cérémonie. Un imam de la communauté turque invite la foule à prier. Figés, les participants écoutent la cloche du bois du Cazier retentir longuement,… 284 fois.

Source : l’Avenir

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