L'actu du Centre de Doc

Expulsion des étrangers de Belgique

20 ans après la mort de Semira Adamu : qu’est-ce qui nous arrive ?

D’un côté, de nouveaux centres fermés sont en cours d’aménagement, où le gouvernement prévoit d’y détenir des parents et leurs enfants. De l’autre, le régime d’éloignement des étrangers en séjour irrégulier met bien souvent à mal le respect des droits fondamentaux de ces personnes.
Heureusement, d’autres voix se font entendre. Myria recommande la mise en place d’une commission indépendante d’évaluation et de suivi des éloignements ; des communes s’engagent à sensibiliser leur population aux questions migratoires et à améliorer concrètement l’accueil des migrants; les collectifs de sans papiers luttent pour leur régularisation, tandis que l’hospitalité urbaine devient une tradition de notre société civile.

20 ANS APRÈS LA MORT DE SEMIRA ADAMU

La mort tragique de Semira Adamu en 1998, demandeuse d’asile nigériane tuée par des policiers lors d’une sixième tentative d’expulsion, a marqué les esprits. Depuis, les gouvernements se sont succédés, mais la politique d’asile et de migration belge est toujours marquée sous le joug de l’inhospitalité. D’un côté, de nouveaux centres fermés sont en cours d’aménagement, dans lesquels le gouvernement prévoit d’y détenir des familles avec enfants. De l’autre, le régime d’éloignement des étrangers en séjour irrégulier met bien souvent à mal le respect des droits fondamentaux de ces personnes, comme le constatent des associations de défense des droits humains.
Par ailleurs, un projet de loi vise à permettre à la police d’entrer de force dans des lieux privés où se trouveraient des personnes sans papiers, enfreignant là les principes fondamentaux de l’inviolabilité du domicile et du droit au respect de la vie privée. Les asbl sont également devenues des lieux d’intervention des forces de l’ordre : des personnes sans papiers ont été arrêtées le 9 février dans un centre culturel flamand, en plein cœur de Bruxelles, alors qu’elles préparaient le vernissage d’une exposition d’artistes migrants.

Heureusement, d’autres voix se font entendre. Myria recommande la mise en place d’une commission indépendante d’évaluation et de suivi des éloignements ; des communes s’engagent à sensibiliser leur population aux questions migratoires et à améliorer concrètement l’accueil des migrants dans le respect des droits humains ; les collectifs de sans papiers luttent toujours pour leur régularisation, tandis que l’hospitalité urbaine devient une tradition de notre société civile. Alors, il faut pouvoir se prêter au rêve si le rêve se prête à nous : l’acquittement en décembre 2017 de six personnes poursuivies pour avoir empêché l’expulsion d’un Camerounais dans un avion de Brussels Airlines est une belle avancée dans ce sens.

C’est également dans cet esprit que nous nous réunirons en septembre 2018 pour commémorer la mort de Semira Adamu et rappeler le slogan qui nous avait rassemblés à l’époque : Plus jamais ça !

Beatriz Camargo et Anaïs Carton

Pour en savoir plus…

Source : Centre Bruxellois d’Action Interculturelle

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