Organisation des responsabilités professionnelles et familiales et combinaison de celles-ci chez les femmes et les hommes en Belgique.
La répartition entre les femmes et les hommes du travail rémunéré, des tâches ménagères et des soins donnés aux enfants – qui voit les hommes se consacrer principalement au travail rémunéré et les femmes assumer l’essentiel des tâches ménagères et des soins donnés aux enfants – reste jusqu’à présent en grande partie « traditionnelle ». Nous avons conclu des deux premières parties du rapport « Genre et emploi du temps » que ce sont surtout les femmes qui essaient de rompre avec cette répartition traditionnelle des rôles. Cela ressort entre autres de la participation croissante des femmes au marché du travail et de la diminution substantielle de temps qu’elles consacrent aux tâches ménagères, sans que les hommes compensent ces phénomènes au niveau familial en y consacrant (beaucoup) plus de temps. Les hommes s’accrochent en grande partie au rôle de principal pourvoyeur de fonds, peut-être par facilité. En cela, ils ne brisent pas le schéma de comportement traditionnel et briguent les emplois auxquels la société accorde le plus de reconnaissance économique (cf. les revenus) et sociale (cf. le statut). Les femmes, en revanche, essaient de rompre avec les schémas de comportement traditionnels et se voient contraintes soit de choisir entre deux rôles exigeants, soit de les combiner. Quoi qu’elles choisissent, femme au foyer, femme faisant carrière, mère ayant un emploi, etc., elles doivent toujours justifier leurs choix précisément parce qu’elles rompent avec les schémas de comportement traditionnels et parce que les hommes n’y contribuent pas ou à peine. Le mandat culturel des hommes est clair, ils ne doivent pas choisir. Notre culture ne dispose pas (encore) de script bien défini pour les femmes actuelles. Quel que soit le choix des femmes, il n’est jamais optimal parce que tout choix revient presque toujours à négliger l’une ou l’autre attente liée à un rôle. Il semblerait donc que, outre un déséquilibre dans la répartition des rôles entre les femmes et les hommes, l’équilibre entre travail et vie privée constitue surtout une difficulté pour les femmes. Cet exercice d’équilibriste se traduit essentiellement dans le débat social au travers de deux thématiques : la flexibilité du travail et le travail à temps partiel. La flexibilité du travail vise à offrir aux travailleurs la possibilité d’aménager leurs heures de travail de manière flexible afin de pouvoir ainsi mieux concilier travail et famille. Le travail à temps partiel offre, lui, la possibilité de faire moins d’heures de travail afin de pouvoir combiner plus facilement travail et famille.
Nous examinons dans cette troisième partie l’organisation du travail rémunéré. Nous essayons ainsi de nous faire une meilleure idée de la manière dont la combinaison du travail et de la famille prend forme en Belgique et de la manière dont les femmes et les hommes se comportent les uns par rapport aux autres dans le contexte de l’aménagement du temps de travail.
Source : Institut pour l’égalité des Femmes et des Hommes
