L'actu du Centre de Doc

Sans papiers, mais pas sans idées

L’Agenda interculturel est la revue trimestrielle du CBAI. Vous y trouverez entre autres des dossiers thématiques, des bons tuyaux, des articles d’opinion, les derniers ouvrages disponibles dans notre centre de documentation.
Toutes nos rubriques approfondissent des sujets liés à l’immigration et à l’interculturel. Analyses, interviews, expériences, récits de vie rythment nos dossiers qui, bien que pris dans les tourbillons de l’actualité, sont traités avec recul et réflexion pour stimuler les débats d’idées et les actions de solidarité.

Numéro 327, septembre 2015

Agenda interculturel [800x600]Les sans papiers que nous avons rencontrés ont dépassé la peur qui emprisonne nombre d’entre eux. Ces hommes et femmes sont les locomotives qui tirent les wagons… Souvent considérés comme des citoyens de seconde zone, ils se disent citoyens tout court et s’investissent dans des projets solidaires. Puisqu’on ne leur fait pas de place, ils la trouvent eux-mêmes et l’occupent. Certains sont militants dans les syndicats, d’autres engagés dans l’écologie, d’autres encore participent à l’accueil des réfugiés du parc Maximilien.

Au 8 septembre, près de 20 000 demandeurs d’asile, Syriens, Afghans, Irakiens, Érythréens et d’autres ont frappé à l’Office des étrangers à Bruxelles. Entassés dans le parc Maximilien, ils attendent d’être enregistrés comme demandeurs d’asile. Impossible de passer à côté d’une actualité qui échauffe les esprits, anime les débats, mobilise des citoyens. Pas sans conséquences… à force d’en parler, parfois à tort et à travers, on fait des amalgames. L’affaire est à prendre avec des pincettes, or certains médias les prennent à la louche, nourrissant les confusions auprès du public. Pourtant, un migrant n’est pas nécessairement un réfugié, qui lui-même n’est pas un sans papiers, et le sans papiers n’est pas un réfugié. Sans compter que le sans papiers possède souvent des papiers… mais pas les bons !
Il y a ceux qui veulent les voir tous déguerpir et ceux qui s’organisent dans un mouvement de solidarité. Des sans papiers ont été les premiers à se retrousser les manches pour aider les demandeurs d’asile. Car leur lien est évident : certains réfugiés d’aujourd’hui risquent de devenir les sans papiers de demain.

Les personnes que nous avons rencontrées sortent du lot, ce sont des phénomènes. Ces sans papiers ont dépassé la peur qui emprisonne nombre d’entre eux. Ils sont les locomotives qui tirent les wagons… Souvent considérés comme des citoyens de seconde zone, ils se disent citoyens tout court et s’investissent à fond dans la société belge. Puisqu’on ne leur fait pas de place, ils la trouvent eux-mêmes et l’occupent. Certains sont militants dans les syndicats, d’autres engagés écologiquement. Ils ne manquent pas d’imagination ni de ressources pour élaborer des projets, comme des tables d’hôtes. Avec un brin d’autodérision… au cas où la photo de couverture vous aurait échappée !

Ani Paitjan

 

Source : www.cbai.be

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